par Gülten KISANAK , journal Özgür
Politika du 7 août 2000
pour l'ACAM, traduit du turc
(extraits du site
http://www.acam-france.org )
La
presse arménienne n'abandonne pas
La presse arménienne à Istanbul se bat pour son
maintien. Les journaux en langue arménienne "Jamanak"
et "Nor Marmara", édités à Istanbul depuis de
nombreuses années, poursuivent leurs activités
en dépit des difficultés de distribution, d'un
faible lectorat, et de la difficulté à trouver
du personnel parlant bien arménien.
Récemment, l'hebdomadaire "Agos", imprimé en
turc et arménien, a apporté une nouvelle
vitalité à la communauté depuis qu'il a commencé
sa publication en 1996. La presse arménienne
joue un rôle important en préservant les valeurs
culturelles, en faisant un lien au sein
communauté, et en favorisant l'intérêt pour les
établissements de communauté.
Journaux
:
Nor
Marmara
Quotidien, grand public
Langue : arménien
Fondé en 1940, Fondateur Suren Samliyan,
Propriétaire R. Haddeciyan, Directeur de la
publication Ari Haddeciyan
Adresse : Solakzade Sok. No. 5, P.K. 507,
Beyoglu
- Istanbul
Prix du numéro 350 000 L.T.
Tel. + 90-212-244 47 36, 90-212-249 19 89, Fax
90-212-249 81 65
email :
info@normarmara.com ; URL
www.normarmara.com
JAMANAK
Quotidien, populaire
Langue : arménien
Fondé en 1908, les Frères Missak et Sarkis
Koçunyan, Propriétaire Sarkis Koçunyan,
Directeur de la publication Nadia Koçunyan
Adresse : Imprimerie Jamanak, Istiklal Cad.
Pistacilar Sok. No. 14, P.K. 22,
Beyoglu
- Istanbul Prix du numéro 250 000 L.T.
Tel. + 90-212-243 56 39, Fax 90-212-243 31 96,
Le soir 90-216-338 57 09
Agos
Hebdomadaire,grand public
Langue : turc, arménien
Fondé en 1940, Propriétaire Agos Yayincilik
Hismetleri San. et Tic Ltd Sti., Directeur de la
publication Diran Bakar, Rédacteur en chef Hrant
Dink
Adresse : Imprimerie Dünya Yayincilik A.S.,
Halaskargazi Cad. Sebat Apt. No. 193, 3e étage,
Pangalti
80220 Istanbul
Prix du numéro 1 250 000 L.T., Abonnement,
Europe : 6 mois 70 $, un an 140$
Tel. + 90-212-296 23 64, 90-212-231 56 94,
90-212-219 50 82, Fax 90-212-247 55 19
email, rédaction :
yayin@agos.com.tr
, agence :
haber@agos.com.tr
, publicité :
tcortan@agos.com.tr , URL
www.agos.com.tr
ISSN 1303-0388
Un
souffle d'air frais : les Editions Aras
Le déclin progressif au sein de la communauté du
nombre de locuteurs arméniens a rendu nécessaire
de nouvelles approches. Le désir de ne pas
s'isoler au sein de sa propre communauté et de
ne pas s'isoler encore a également joué un grand
rôle. Il était nécessaire de briser ces liens.
C'est ainsi que, grâce aux efforts de Migirdiç
Margosyan et d'un groupe de ses amis, la maison
d'édition d'Aras a été fondée en 1993. La maison
d'édition s'est lancée sur l'idée de présenter
la littérature arménienne aux lecteurs turcs, et
en même temps de traduire les textes arméniens
en langue turque afin de s'adresser aux
Arméniens qui ne connaissent pas leur langue
héréditaire. Une dépliant diffusé par la maison
d'édition indique que la maison d'éditions se
fonde sur l'idée d'une meilleure compréhension
entre personnes de cultures différentes vivant
dans la même aire géographique, par
l'intermédiaire de la littérature.
Le premier ouvrage édité "Gavur Mahallesi" ("Le
Quartier des Infidèles") fut l'objet de plus
d'attention qu'espéré, et atteignit 8
rééditions.
Migirdiç Margosyan, né dans le quartier
Hanchepek de Diyarbakir, dit "J'ai rendu compte
dans mes écrits de ce qu'était la vie là-bas,
mes souvenirs et mes expériences."
A ce jour, la maison d'édition a diffusé 15
livres turcs et 14 livres arméniens, parmi
lesquels le roman de Zaven Biberyan "Babam
Askaleye Gitmedi" (`Mon père n'est pas allé à
Askale') a attiré de nombreux lecteurs. Le
roman, qui fait le portait de la communauté
arménienne d'Istanbul des années 1940 et 1950
vue comme une seule famille, rend compte de
l'impact des événements politiques sur les
communautés.
Les
livres en turc se vendent mieux
Mme Payline Tomasyan, une des administrateurs de
la maison d'édition, note que leur plus récente
publication est "Yanlızlar"' ("Les Isolés").
Nous avons reçu beaucoup d'attention des
lecteurs. La langue turque est d'un usage
prépondérant dans notre communauté. Il en
résulte que nos livres en turc se vendent
mieux."
L'argent gagné avec les livres en turc permet
d'éditer les ouvrages en arménien, et Mme
Tomasyan ajoute:
"Nous oeuvrons au maintien de notre culture.
Nous sommes le reflet de la richesse culturelle
de l'Anatolie. Nous voulons mettre en lumière
des ouvrages jusqu'ici négligés. Nous incluons
également un glossaire très complet dans nos
livres en arménien pour donner aux étudiants de
tirer le meilleur profit de leur langue
maternelle."
Mme Tomasyan remarque qu'ils ont de grandes
difficultés à traduire de l'arménien vers le
turc :"Seul un très petit nombre de personnes
maîtrise correctement et l'arménien et le turc.
Nous devions apporter énormément de corrections
aux traductions reçues. Finalement, nous avons
décidé de faire le travail nous-mêmes."
Mme Tomasyan, maintenant à la retraite après 22
années d'enseignement en écoles arméniennes,
porte ses efforts vers la littérature enfantine.
"La langue des livres utilisés dans les écoles
est trop difficile", dit-elle, "et la maison
d'éditions a publié ces dernières années un
livres de contes, deux agréables recueils de
textes, et un livre de jeux de mots et de
devinettes". Elle conclut : "Notre inquiétude :
jusqu'à quand notre langue survivra-t-elle?"
Communauté
arménienne d'Istanbul |