Au Moyen Âge, le mot hébreu Sefarad
désignait la péninsule ibérique. La culture des
Juifs séfarades connut son âge d'or pendant
l'ère musulmane; elle vit naître des érudits
comme Maimonide et Ibn Ezra, et survécut à
l'expulsion des Juifs hors d'Espagne par
l'Inquisition chrétienne, en 1492.
Les descendants des exilés espagnols et
portugais, établis dans de nombreuses régions du
globe, ont en effet conservé jusqu'à nos jours
la culture et les traditions intellectuelles,
liturgiques et linguistiques des Séfarades. Bien
qu'il ait existé des imprimeries juives en
Espagne et au Portugal au XVe siècle, un grand
nombre d'incunables produits dans ces pays ne
nous sont parvenus qu'en un seul exemplaire ou
en exemplaires incomplets, en raison des
persécutions et des expulsions des Juifs.
L'imprimé fut introduit dans l'Empire ottoman et
en Afrique du Nord par des réfugiés juifs
d'Espagne et du Portugal; au cours des siècles
qui suivirent, des livres en hébreu et en
d’autres langues furent imprimés dans toute la
Diaspora séfarade.
De nos jours, il n'existe plus qu'un seul
journal - Şalom - en "ladino" ou judéo-espagnol
et turc.
Quelques noms et écrits de l'Empire ottoman:
Moïse Alsheikh, de Safed, ca 1508-ca 1594
Alsheikh, né à Andrinople et élève de Joseph
Caro à Salonique, écrivit ce commentaire du
Pentateuque à partir des sermons du sabbat qu'il
prononça à Safed. Cette première édition, qui ne
porte que sur la Genèse, est un des sept livres
publiés par l'éphémère imprimerie hébraïque
installé au palais Belvédère à
Ortaköy,
faubourg de Constantinople. Elle fut publiée
sous le patronage de la duchesse Reyna de Naxos,
fille de Doña Gracia et veuve de l'homme d'État
Joseph Nasi, duc de Naxos, qui venaient tous
deux d'une famille bien connue de marranes
portugais.
Menasseh Ben Israël, d'Amsterdam, 1604-1657
Conciliador o De la conveniencia de los Lugares de la S. Escriptura
que repugnantes entre si parecen
Francfort (ou Amsterdam): pour l'auteur,
1632.
L'érudit Menasseh Ben Israël, né à Madère d'une
famille marrane, est bien connu comme pionnier
de la typographie hébraïque en Hollande; ami de
Rembrandt, il fut l'auteur d'une pétition à
Cromwell pour la réadmission de Juifs en
Angleterre. Voici la première édition de la
première partie de son oeuvre majeure écrite en
espagnol, où il établit un rapport entre les
passages bibliques discordants
Hayim b. Jacob Palaggi [ Palache ], d'Izmir,
1788-1869 [ Derakav le-Moshe ]
Salonique: Saadiah ha-Lévi Ashkenazi, 1845."
Cette description de la célèbre affaire de Damas, accusation de meurtre
rituel antisémitique en 1840, est l'une des
quelque soixante-dix oeuvres du chef rabbin
Palache, l'auteur sefaradele plus prolifique du
XIXe siècle. Ce livre est dédié à Sir Moses
Montefiore, le philanthrope anglo-juif qui
intervint en faveur des Juifs de Syrie et qui,
plus tard, rendit visite à Palache, à Izmir.
Joseph Bendahan, de Tetuán, mort vers 1820
[Shufreih de-Yosef ] Alexandrie: Faraj Hayim Mizrahi de Perse, 1897.
Ce recueil de sermons éthiques destinés aux Jours solennels fut publié,
avec l'approbation d'Abraham b. Hayim Palaggi,
d'Izmir, par le petit-fils de l'auteur, Joseph
Nissim Bendahan, qui y ajouta ses propres
oeuvres. Ce livre fut réalisé par la première
imprimerie hébraïque à connaître du succès en
Alexandrie.
Liturgie et rituel. Prières des jeûnes
[Seder Arba Ta'aniyot ] Venise: Stamparia Bragadina, 1756
Cette liturgie des jours de jeûne selon le
rite séfarade, accompagnée de prières
supplémentaires récitées à Istamboul et à Izmir,
contient également des lois rituelles en
djudezmo, ainsi que la version ladino archaïque
du passage de Jérémie, lu lors du jour du Neuf
d'Ab.
Synagogues
d'Istanbul et région
Cimetières juifs
Autres
communautés juives de Turquie
Musée Juif de
Galata
Quartiers ou villages juifs :
Ortaköy,
Kuzguncuk,
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Hasköy,
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Tünel,
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