Si la
discipline rabbinique impose aux communautés un
carcan juridique et culturel strict, elle est
impuissante à prévenir les brusques accès de
fièvre messianique.
Certes l'attente d'un roi sauveur de la lignée
de David, d'un "messie" est très ancienne dans
le judaïsme, puisque le premier mouvement
d'essence remonte probablement au retour à Sion
et à la reconstruction du Temple.
Mais
ce n'est que dans les moments de crise grave que
cette espérance, généralement passive, devient
agitation et revêt un aspect franchement
révolutionnaire. Tel est le cas au milieu du
XVIIe siècle, lorsque les terribles massacres de
Bogfan Khmielnitski en Pologne et en Ukraine
rendent les communautés juives sensibles au
message de Sabbataï Tsevi, le plus célèbre "faux
messie" de l'histoire juive. Même la conversion
de Tsevi à l'Islam, en 1666, puis sa mort dix
ans plus tard ne réussissent pas à liquider le
sabbataïsme, qui embrase pratiquement l'ensemble
du monde juif.
Puis
dans l'Europe du XVIIIe siècle, un mouvement
messianique puissant se constitue autour de
Jacob Frank (1726-1791), un ancien disciple de
Sabbatai Tsevi converti, lui, au catholicisme.
Dans les deux cas, on a affaire à un phénomène
de type marrane : adhésion de façade à la
religion dominante - ici le christianisme, là
l'islam -, conjuguée avec fidélité aux croyances
et pratiques d'origine. Ainsi, la secte des
dönme, (apostats en turc) perpétue le
souvenir de Sabbatai Tsevi jusqu'à nos jours.
Mosquée de
Tesvikiye
Synagogues
d'Istanbul et région
Cimetières juifs
Autres
communautés juives de Turquie
Musée Juif de
Galata
Quartiers ou villages juifs :
Ortaköy,
Kuzguncuk,
Balat,
Hasköy,
Galata,
Tünel,
Büyükada |