Hat Sanatlari Müzesi, Beyazit Meydani,
Beyazit
La calligraphie était un art très répandu chez les musulmans de l’Empire ottoman
dont les artistes exerçaient leur talent sur des livres, des murs des mosquées
ou des medrese. Dans la réalisation d’un coran, les calligraphes étaient
associés à des peintres, des relieurs, des doreurs, et des enlumineurs. En
raison de son caractère sacré, (toujours, la calligraphie occupait une position
éminente dans les mosquées, les écoles ou les türbe), elle était aussi un moyen
d’expression qui remplaçait la peinture traditionnelle, présente seulement par
des miniatures. Ainsi, l’écriture se transforme en image et on oublie presque le
caractère religieux pour accorder une importance au côté plastique de cet art.
Les alévis, s’en servirent largement afin d’exprimer les formes animales voir
humaines, qui ne sont pas interdites dans leur religion qui devait rester
cachée.
La calligraphie était surtout un art musulman, mais les chrétientés et, dans une
moindre mesure les juifs, l’utilisèrent aussi par influence directe de leur
milieu multiconfessionnel. Ainsi, il est encore possible de trouver à Istanbul
de nos jours, le « Notre Père » en araméen, tel qu’il fut prononcé par le Christ
il y a 2000 ans.
L’architecture du
musée est celle des écoles religieuses souvent attachées aux mosquées (ici,
celle de
Beyazıt ou Béjazit).
Ces écoles sont généralement formées
d’une galerie recouverte autour d’une cour dans laquelle se trouve une fontaine.
Les cellules des étudiants servaient de salles de lecture et de dortoirs pour 4
à 6 personnes selon la grandeur de la bâtisse.
Les nombreuses coupoles et cheminées, sont celles de ces cellules individuelles
des étudiants qui y habitaient toute l’année (internat). Comme dans
les caravansérails, on étalait des
matelas le soir venu, qu’on enroulait le matin afin de les ranger dans des
placards. Il suffisait donc de déblayer la pièce pour qu’elle se transforme en
salle d’étude. Les élèves étaient assis parterre, en tailleur. Il n’y avait ni
bancs ni pupitres.
Dans cette medrese, construite en 1506, on y enseignait non seulement la
religion, mais aussi la géographie, la science, le droit, la médecine. Le terme
université conviendrait tout à fait à cette école.
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