Né à Trébizonde (Trabzon) vers 1494 et mort à
Szigetvar en Hongrie le 6 septembre 1566 sultan
ottoman de (1520 à 1566).
Fils et successeur de Selim Ier, Soliman,
conquérant, diplomate, administrateur et
protecteur des arts et des lettres fut surnommé
le Magnifique ou le Grand par les Occidentaux et
le Législateur (Kanuni) par les Ottomans.
Il commença par réparer plusieurs injustices
commises par son père, restitua des biens
confisqués et renvoya dans leur province les
prisonniers égyptiens. Dès le début de son
règne, après avoir réprimé plusieurs mouvements
autonomistes, Soliman II engagea la guerre
contre la Hongrie qui avait refusé de payer le
tribut à son avènement et s'empara de Belgrade
en août 1521. L'année suivante, à la tête d'une
armée considérable, il vint mettre le siège
devant Rhodes et après six mois, il réussit à
prendre la ville qui était défendue par les
Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, ordre
religieux et militaire qui gouvernait l'île de
Rhodes qui allait s'établir à Malte le 26 juin
1522, affermissant la domination ottomane en mer
Egée.
En 1526, reprenant les opérations en Hongrie, il
s'empara de Pétrovaradin, battit et tua le roi
Louis de Hongrie à la bataille de Mohács le 28
août 1526 et s'empara de Buda (Budapest),
faisant passer ainsi la Hongrie sous domination
ottomane. La mort de roi de Hongrie entraîna une
compétition pour le trône hongrois, Soliman II
soutint Jean Ier Zápolya, élu roi par la petite
noblesse hongroise mais dont le titre était
contesté par l'archiduc Ferdinand d'Autriche.
Alors, Soliman II à la tête de 120000 hommes
arriva devant Vienne, qu'il assiégea en vain du
27 septembre au 15 octobre 1529, qui ébranla
profondément la chrétienté occidentale.
Soliman II se retourna contre la Perse, conquit
l'Azerbaïdjan, Tabriz et Bagdad en 1534, au même
moment, les corsaires ottomans avec à sa tête le
célèbre Khayr Al-Dîn Barberousse, ravageaient la
Méditerranée et assuraient le contrôle des
rivages de l'Afrique du Nord, à l'exception du
Maroc. Mais Tunis, occupée par les Ottomans en
1535, fut reprise par Charles Quint dès l'année
suivante, le sultan scella contre Charles Quint
une alliance avec le roi de France, François
Ier, lequel obtenait un régime privilégié dans
l'Empire ottomans (les capitulations). Les
actions de la flotte ottomane dans la mer Rouge
étendent la puissance de l'empire au-delà du
Yémen (1538) et d'Aden (1547). Pénétrant dans
l'océan Indien, elle gêne les Portugais.
Lorsque Jean Ier Zápolya mourut, la lutte entre
l'Autriche et l'Empire ottoman reprit, après
plusieurs années de guerre, Ferdinand et Soliman
II finirent par conclurent une paix qui laissait
à l'Autriche la Hongrie occidentale, mais
l'obligeait à verser au sultan un tribut annuel.
Ces clauses ne cessèrent jamais d'être
contestées par Ferdinand, puis par Maximilien.
Soliman menait encore campagne en Hongrie
lorsqu'il mourut de maladie au siège de
Szigetvár.
L'Empire ottoman avait atteint sa plus grande
expansion, l'Etat organisé, prospérait grâce au
contrôle des voies commerciales et à un système
d'imposition très bon : droit de douane, tributs
payés par les territoires vassaux, dîmes versées
par les sujets musulmans, capitations pour les
non-musulmans. Cette richesse permettait
d'entretenir la plus puissante armée de
l'époque, forte de 300000 hommes, au sein de
laquelle cependant les Janissaires prenaient de
plus en plus de pouvoir.
Il encourage aussi les poètes et les écrivains,
il fait construire les mosquées
Şehzade
en 1548 et
Süleymaniye
de 1550 à 1557 par le grand architecte Mimar
Sinan, mais aussi des bâtiments civils comme le
palais de Scutari (Üsküdar).
La plus grande faiblesse du sultan fut
certainement Roxelane, l'épouse qui supprima le
harem en y mettant le feu. La sultane Roxelane
(Alexandra de Ruthénie), mère du prince Selim
(futur Selim II), ne cessa de nouer des
intrigues pour assurer la succession à son fils,
avec l'aide de son gendre Rüstem Pacha, elle
accusa de trahison le jeune Mustafa, que Soliman
avait eu d'une autre femme et obtint son
exécution. Elle fit aussi supprimer le "plus
qu'ami" de Soliman, le vizir İbrahim Pacha.
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