Catégorie :
Quartiers & Mairies
Municipalité /
Quartier :
Kartal
Quartiers voisins :
Pendik,
Maltepe,
Sultanbeyli et
Sancaktepe
Situation :
grande banlieue
est
Visite privée du quartier :
Istanbul Insolite Ltd
Kartal est une municipalité de la grande
banlieue d’Istanbul, située à l’ouest de la
province (municipalité métropolitaine d’Istanbul
/ İstanbul Büyük Şehir Belediyesi). Elle est
proche de
la province d’Izmit
et presque en face
des îles des Princes.
Depuis le redécoupage des limites communales en
2009, Kartal a perdu un peu de sa population
dont l’augmentation dans le début des années
2000 a été spectaculaire, puisque la ville est
passée de 362 000 habitants en 2003 à 541 000 en
2008. Actuellement les municipalités limitrophes
sont :
Maltepe à l’ouest,
Pendik à l’est et les
deux nouvelles communes de Sultanbeyli et
Sancaktepe au nord.
Vue générale sur Kartal
L’origine de la ville est ancienne, sans que
l’on sache pour autant à quand remontent les
fondations du bourg de Kartalimi (ou Kartalimen
ou Kartalimin) que l’on trouve à l’époque
byzantine, au moins depuis le VIe siècle,
puisqu’on a découvert des bains romains datant
de cette époque, en 1972. Les Ottomans s’en
emparent en 1329 sans grande résistance de la
part des habitants. Il va falloir encore 120 ans
avant que le sultan Mehmet II, prenne
Constantinople, à une vingtaine de km de là.
Jusqu’en 1923, Kartal est essentiellement
habités par des Hellènes (Rums), puis on y
installe les réfugiés des Balkans et de
Roumanie. La ville ne se développe guère jusqu'à
la fin des années 1950, même si on y trouve
quelques manufactures. Elle continuera
d’accueillir des réfugiés de Macédoine, de
Serbie, de Bulgarie et de Roumanie jusqu'à la
fin des années 1960.
Un camp de réfugiés des Balkans
à
Dragos (Kartal) vers 1965
Entre 1960 et la fin des années 1970 Kartal et
les villes voisines ont connu une
industrialisation importante, ce qui a contribué
à la surpopulation de la côte de la mer de
Marmara depuis
Kadıköy à
Gebze. Ces immenses
banlieues sont majoritairement habitées par des
populations issues de milieux ouvriers, même si
les abords immédiats de la côte et certains
quartiers sur les collines, possèdent des
résidences de luxe.
La population de la municipalité est largement
de culture musulmane. Toutefois de nombreux
alévis y vivent également ainsi que des
chrétiens en petit nombre (protestants et
Arméniens).
La ville est bien desservie par les transports
publics. Depuis 1873, la ligne ferroviaire
Haydarpaşa –
Gebze –
Izmit
est ouverte. Les
lignes de bus sont nombreuses et la ligne de
métro M4
Kadıköy – Kartal a son terminus au
centre-ville. Des ferries relient Kartal aux
Iles des Princes (Adalar) et à
Yalova. La
nationale D100 traverse la commune de part en
part, ainsi que l’autoroute TEM, à l’intérieur.
L’aéroport international d’Istanbul – Sabiha
Gökçen, est dans la commune voisine de
Pendik
et
à 15 minutes de voiture du centre de Kartal.
Marché de Kartal |
Instrument servant
à
l'automutilation au couvent Maarif |
Eglise grégorienne Surp Nişan |
Temple alévi de Kartal (Cem Evi)
|
Kartal n’a pas vraiment de cachet particulier,
la plupart des constructions sont récentes et
sans style. Autrefois le centre était assez joli
avec son petit port de pêche et son marché aux
Poissons. Malheureusement, la côte a été élargie
en prenant du terrain sur la mer pour y faire
passer une route à quatre voies, coupant ainsi
la ville de la mer. Des jardins publics ont bien
été aménagés, mais cela n’a pas atténué le
manque d’accès direct au bord de mer.
Les monuments anciens sont très rares à Kartal.
Il n’y a pas de mosquée ancienne d’architecture
intéressante sur les 70 que compte la
municipalité. L’église grégorienne Surp Nişan ne
fait pas partie non plus des « merveilles
d’Istanbul ». La mosquée Maarifi est un lieu
important pour les adeptes de la secte soufie
Rufai, dont les cérémonies sont impressionnantes
avec les pratiques automutilatrices. Un couvent
et une mosquée ont été construits en 1818 par un
chef religieux,
Şeyh Seyit Muhammet Maarifi,
dont le tombeau se trouve à proximité.
L’ensemble s’écroula lors du tremblement de
terre de 1894, puis fut reconstruit. Le couvent
a été transformé en habitation lorsque les
sectes musulmanes ont été interdites en Turquie
(1925). Les derniers habitants ont quitté la
vieille bâtisse en 1964 alors qu’elle menaçait
de s’écrouler. Entre 1976 et 1980, la mosquée a
été rénovée et on y a ajouté un minaret et une
fontaine aux ablutions.
Un autre soufi a vécu à Kartal une partie de sa
vie et y est enterré. Il s’agit du poète et
musicien
Neyzen Tevfik,
décédé en 1953. On lui a élevé une statue au
centre-ville récemment.
Statue originale dédiée
à
Neyzen Tevfik
soufi, poète,
musicien |
Bains romains du VIe s.
à
Dragos |
Terminus de la ligne M4 du métro |
Ecole arménienne Bezciyan
à
Kartal |
De nombreux immeubles qui n’étaient pas aux
normes sismiques ont été détruits après le
tremblement de terre de 1999. On a reconstruit
depuis d’autres immeubles, plus solides, mais
surtout plus hauts. Le même prétexte est encore
utilisé de nos jours pour justifier la
démolition d’immeubles anciens et non rentables.
En 2007, les autorités de la municipalité
métropolitaine et la mairie de Kartal ont
annoncé la construction d’une ville nouvelle,
futuriste et respectueuse (!) de
l’environnement. Elle devrait s’étendre sur les
zones industrielles plus ou moins abandonnées
des municipalités de Kartal et de
Pendik. Ainsi,
Kartal devrait devenir le plus grand centre
d’affaires de la partie anatolienne de
l’agglomération stambouliote. Le projet comprend
un centre d’affaires, des résidences luxueuses,
des centres culturels, des salles de concerts,
des musées, des théâtres, des centres
commerciaux, des hôtels et une marina.
L’architecte avant-gardiste (qui se dit à juste
titre « dé-constructif ») est Zaha Hadid, un
Britannique qui, à voir les maquettes de la
future ville, a abusé de produits dangereux pour
la santé.
Projet de la nouvelle ville
Carte de Turquie
/
Plan du métro
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