Istanbul - centre
historique
Mairie
Fatih
Marché du Mercredi, Fatih |
Çarşamba est le nom d’un ancien quartier qui a été important autant à l’époque
byzantine qu’à l’époque ottomane. Situé entre les 4e et 6e
collines, Çarşamba s’étendait de la
mosquée du Conquérant (Fatih)
à la porte
d’Andrinople (Edirnekapı). L’avenue Fevzi Paşa au sud-ouest, et
Fener et
Balat
au nord-est, délimitaient le quartier.
Officiellement, Çarşamba n’existe plus. Le redécoupage des quartiers l’a
démembré entre les quartiers actuels d’Ali Kuşcu, d’Atikali et de Derviş Ali. La
partie entre
la mosquée impériale de Yavuz Selim, la citerne de Bonos et
le
musée Fethiye (Theotokos Pammakaristos) font bizarrement partie du quartier de Balat dont le centre névralgique est en bas de la 5e colline, au bord
de la Corne d’Or.
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L’impressionnant complexe de la mosquée de Fatih.
En bas de l’image à gauche, début du quartier de Çarşamba
A droite, l'avenue Fevzipaşa
A l’époque byzantine le quartier de Çarşamba portait le nom de Deuteron et
formait le XIXe arrondissement. La 6e colline est la plus haute de la
péninsule historique avec 77 mètres d’altitude. La topographie de Çarşamba lui a
donné une importance à l’époque byzantine, quand on y trouvait de somptueuses
églises (Saint-Sauveur stin Chora,
Théotokos Pammakaristos) et des monastères
comme celui de
Saint-Jean-Baptiste stin Trullo, ainsi que des palais (Bonos,
Boğdan) et d’énormes réservoirs d’eau (Bonos, Aspar, Ste Pulchérie).
Friponnes rieuses
à la sortie des
cours de Coran |
A l’époque ottomane des populations musulmanes originaires de la région de la
ville de Çarşamba sur la mer Noire, ont été installées dans la partie sud,
surtout entre les mosquées impériales
de Fatih et
de Yavuz Selim (entre la 4e
et 5e colline). Dans la partie nord, les musulmans étaient moins
nombreux et aux populations initiales vinrent s’ajouter des Grecs et des Latins
de Crimée. Les lieux de culte latin étaient
Notre-Dame de Constantinople et
Saint-Nicolas des Caffariotes.
Plusieurs églises byzantines ont été converties en mosquées :
Saint-Sauveur stin Chora,
Saint-Jean-Baptiste stin Trullo,
Théotokos Pammakaristos. L’église des Apôtres
qui étaient en ruines lorsque les Ottomans prirent la ville, fut reconstruite
avec les matériaux récupérés (mosquée du Conquérant ou de Fatih). |
Complexe de la mosquée de Fatih, Corne d'Or & Bosphore |
Mosquée Yavuz Selim vue depuis la Corne d'Or |
Mosquée de Fatih |
Vue de la terrasse des jardins de Yavuz Selim : Corne
d'Or |
Religieux devant la tombe de Mehmet le Conquérant |
Mosquée de Fatih et mer de Marmara |
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La partie dénommée aujourd’hui Atikali, dont le point central est la mosquée et
le hammam de Mehmet Ağa, se couvrit de mosquées, d’écoles religieuses et de
mausolées. C’est cette partie à laquelle on pense quand on parle de Çarşamba de
nos jours, en y ajoutant la zone entre Fethiye et Yavuz Selim (lycée de
Darüşşafaka), dont l’épine dorsale est l’avenue Manyasizade Caddesi qui change
en Fethiye Caddesi, puis en Draman Caddesi, quand on la parcoure dans le sens
Fatih – Edirnekapı.
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Fanatiques religieux dans les rues de Çarşamba |
Marché du Mercredi, Fatih |
Avenue Fevzipaşa |
Le marché de Malte (Malta
Çarşısı), Atpazarı |
Les chats de rue souffrent toujours des mauvais jours |
Après
avoir fait détruire les maisons des Gitans de
la mairie de Fatih, son
maire, Mustafa Demir,
offrent de nouvelles maisons pour les chats de rue
(mars
2013) |
Mosquée de Yavuz Selim vue de la
citerne Bonos |
Un touriste passionné devant la mosquée de Fatih |
Devant le mausolée de
la sultane
Aimée Dubuc de la Rivery |
Commémoration de la Conquête de Constantinople (29 mai) |
Si
Çarşamba possède encore quelques jolies maisons et des ruelles attrayantes, de
manière générale le style d’architecture est infâme. Les bétonneuses des années
1960 -1970 ont irrémédiablement défiguré l’endroit qui est quand même très
visité par la population turque qui se rend sur les tombes de saints autour des
nombreuses mosquées. Les visiteurs étrangers sont moins nombreux, mais visitent
volontiers le musée Fethiye qui est classé juste après
St Sauveur et
Ste Sophie pour le nombre et la qualité de ses mosaïques. Ils visitent également les grands
monuments qui sont en périphérie de Çarşamba (Saint-Sauveur,
mosquées Mihrimah,
Fatih, Yavuz Selim). Enfin, comme Çarşamba est en bordure des quartiers de
Balat
et de
Fener et qu’on y accède facilement avec le métro et le tramway (changement
à Topkapı / Ulubatlı), de plus en plus de touristes étrangers s’y déplacent
librement (excursions guidées des ces quartiers
en cliquant ici).
Ancienne église Theotokos Pammakaristos (Fethiye müzesi) |
Ancienne église Saint-Jean-Baptiste stin Trullo
(mosquée
Himrami Ahmet Pacha) |
Ancienne église Theotokos Pammakaristos (Fethiye müzesi)
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Ancienne église Theotokos Pammakaristos (Fethiye müzesi)
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Ancienne église Theotokos Pammakaristos (Fethiye müzesi)
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Ancienne église Saint-Sauveur stin Chora (Kariye müzesi) |
Ancienne église Saint-Sauveur stin Chora (Kariye müzesi) |
Ancienne église Saint-Sauveur stin Chora (Kariye müzesi) |
La population du quartier a toujours été majoritairement musulmane, même si des
communautés arméniennes et grecques y vivaient jusqu’au milieu du XXe siècle.
Depuis de nombreuses années, on trouve à Çarşamba une concentration de gens très
religieux, voire extrémistes. Il n'est donc pas rare d'y voir des femmes en
tcharchaf et des hommes barbus enturbannés, ce qui donne un aspect exotique à
cette partie d’Istanbul. Notons quand même que même si ces costumes peuvent
rebuter au premier abord, il n’y a pas de danger à se balader à cet endroit
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Manifestation de fanatiques religieux devant la mosquée
de Fatih (août 2013) en soutien aux intégristes égyptiens et contre le
système laïc et
démocratique en Turquie. Les femmes et les hommes sont
séparés. Dans le groupe d’hommes, au premier plan, le fils du
Premier
ministre AKP
(le chauve barbu). |
Images d’autrefois :
Ancienne église Saint-Jean-Baptiste stin Trullo (mosquée
Himrami Ahmet Pacha) - vers 1870
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Ancienne église Saint-Nicolas des Caffariotes (mosquée
des Caffariotes / Kefeli) |
L’église
Saint-Jean-Baptiste stin Trullo était un centre monastique important
malgré la petite taille de l’église. Le monastère où se tint un concile,
a complètement disparu.
Le palais de Moldavie a disparu lui aussi. De nos jours il ne reste
qu’un terrain vague au bout duquel on peut deviner une partie de
l’apside de l’église Saint-Nicolas des Russes qui était dépendante du
monastère russe du Mont-Athos.
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Ancienne église Saint-Jean-Baptiste stin Trullo
(mosquée
Himrami Ahmet Pacha) - vers 1930 |
Ruines de Saint-Nicolas des Russes, palais de Moldavie
(Boğdan sarayı) |
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