BAZAR
EGYPTIEN – MARCHE AUX EPICES
Mısır
Çarsısı
Eminönü Meydani,
Eminönü
Tram : Eminönü. Sur la place d’Eminönü, devant le pont de Galata. Ouvert de
09h00 à 19h00, tous les jours, (sauf le dimanche en hiver). Fermé lors de
certaines fêtes nationales.
Ne
comptez pas y trouver des Egyptiens, il porte ce nom, car il a été construit
avec les impôts qui étaient prélevés au Caire. Beaucoup plus petit que le
Grand Bazar, le marché aux Epices a de
plus en plus le même type de clientèle : touristes en short et chapeau à fleurs.
En ce qui concerne les produits, ils sont différents. On trouve effectivement
plus de produits alimentaires (épices, fruits secs, pastirma, sucuk,
loukoums). Les épiceries ont toutefois diminué en nombre ces dernières années.
Les locations étant chères, on remplace de plus en plus les échoppes
traditionnelles par des bijouteries et autres magasins de luxe. Même les
vendeurs d’épices vous proposent maintenant du caviar. L’extérieur est beaucoup
plus intéressant. Dans les ruelles adjacentes, on trouve tous les articles
utilitaires et les produits frais du marché. On est malheureusement vite lassé
de l’ambiance racoleuse du marché Egyptien et on quittera rapidement les
loukoums industriels, les vendeurs collants et les groupes de touristes.
Entre le bazar et la mosquée
Yeni
(Nouvelle Mosquée), une série
d’arnaqueurs sévissent au grand jour. Ce sont les jardins de thé, qui vous le
vendent le double du prix que vous paierez à Montmartre. Fuyez. Si vous avez
vraiment une soif impérative, allez un peu loin, au buffet de la
gare ou sur le côté droit du bazar.
En ce qui concerne les restaurants, vous risquerez d’être déçu aussi, même le
fameux Pandeli à l’intérieur du bazar n’est plus recommandable avec ses
garçons dont la principale préoccupation n’est pas le service, mais le
pourboire. Encore une fois, le buffet de la gare pourra être fort utile si vous
avez une petite faim et, en plus, le décor
Orient-Express vaut le détour à lui
seul.
Un peu d'histoire
:
C'est en 1663 que
le marché Egyptien (Misir Çarsisi), dit aussi marché aux Epices fut construit
dans l'enceinte de la Nouvelle Mosquée (Yeni Cami), entre une concession
vénitienne et un quartier
juif karaïte. Comme dans les autres
complexes importants de mosquées, le loyer des échoppes devait financer
l'entretien de la mosquée et les soupes populaires d'un bâtiment annexe. C'est
la sultane Hatice Turhan qui commanda l'oeuvre à l'architecte impérial Mustafa
Aga. Bien que le nom officiel fut le bazar Valide (Valide Carsi), le nom de
"marché Egyptien", le remplacera rapidement, rappelant la source du financement
de la construction (impôts collectés au Caire). Contrairement à une idée
répandue, le bazar n'a jamais accueilli d'Egyptiens ni de marchandises en
provenance d'Egypte.
Les commerçants qui occupèrent les lieux dès le XVIIe siècles, furent les
Vénitiens qui possédaient déjà dans les environs un espace (concession) qui leur
avait été concédé plutôt. Dès le XIXe siècle, des marchands arméniens, grecs et
musulmans, s'y installèrent également.
L'édifice est construit à la manière des caravansérails, mais en forme de "L",
ce qui est assez exceptionnel pour les bazars ottomans. Les échoppes intérieures
communiquaient à l'origine, avec l'extérieur. Ce n'est plus le cas aujourd'hui,
les luxueux magasins intérieurs contrastent avec les échoppes extérieures (ouest
et sud). A l'intérieur du "L", (est et nord), il n'y a pas de boutiques donnant
sur la rue, mais un marché aux fleurs y est installé.
Les extrémités du bazar sont fermées par quatre portes monumentales, tandis que
deux autres, plus petites, permettent d'atteindre les échoppes au sud et le
marché aux fleurs.
A l'origine, on trouvait à l'intérieur du bazar non seulement des apothicaires
et des épiciers, mais aussi deux tribunaux et fontaines publiques. Aujourd'hui,
les marchands de produits communs ont remplacés les épiciers (il en reste quand
même plusieurs). Le fameux restaurant grec Pandelli (Pandeli) est installé à
l'étage, coté nord, dans un décor rappelant l'Orient. Le restaurant accueilli
des hôtes connus, tels que :
Mustafa Kemal Ataturk, l'ex roi de
Grèce,
Aghata Christie,
Trosky, etc.
Il vit actuellement sur la réputation faite au début du siècle, mais n'a
absolument plus la classe d'antan. Seuls les agences de voyage déversent encore
leurs groupes dans ce lieu délaissé par les Stambouliotes depuis longtemps.
Sur l'angle Sud-ouest du bazar, on trouve une autre boutique historique qui
elle, n'a rien perdu à sa bonne réputation :
Mehmet Efendi, installée depuis 1871
dans cet angle et qui propose certainement le meilleur café d'Istanbul.
Les épices et herbes de bonne qualité, sont signées Arifoglu, tandis que la
pastirma (viande séchée) que l'on
trouve aussi en abondance, doit être la meilleure : Apikoglu. Le caviar turc,
iranien ou russe, est généralement de bonne qualité, mais il est plus cher qu'au
marché de Galatasaray. Enfin, les
loukoums et les baklavas ne sont pas de meilleure qualité et il est également
préférable de se les procurer au marché de Galatasaray ou pour les baklavas,
chez Güllüoglu-Karaköy, à Galata.
A titre indicatif, les loukoums au miel n'existent pas. C'est une invention, que
certains vendeurs malhonnêtes ont trouvé pour vendre plus cher des loukoums qui
n'ont aucun intérêt, à des touristes qui ne connaissent pas le sujet.
Le fameux Misir macunu, est une
pâte contenant 40 épices et du miel. Il a des vertus thérapeutiques et soigne un
grand nombre de maladies. Il est vendu sous le nom d'Aphrodisiaque des Sultans. |