Istanbul : N'en rêvez plus... Allez-y !
       



Vue aérienne du
cimetière juif

 

Quartier de Hasköy
et ceux de Sütlüce et Halıcıoğlu
(Municipalité de Beyoğlu)


 

 

 

 

L’Histoire d’Hasköy débute avec la construction de la mosquée de la Sultane-Mère (Yeni camii) à Eminönü au tournant des XVIe et XVIIe siècles. Jusque là, une communauté  juive karaïte vivait aux abords du sanctuaire qui allait être érigé sur les remparts byzantins, près de la porte Hébraïca. La communauté fut dédommagée et des terres lui fut accordée sur la rive nord de la Corne d’Or, dans une zone encore vierge, après les chantiers navals.


Vue de la Corne d'Or

Le nouveau village de Hasköy (écrit Hasskeuy pendant la période ottomane), devait prendre un essor assez rapide et une communauté séfarade s’y installera également, pour devenir majoritaire dans le courant du XVIIIe siècle. Comme dans tous les quartiers de la ville et les villages des alentours, des musulmans et des chrétiens y vivaient également.


Vue de la Corne d'Or depuis Eyüp
Au centre, les dépôts de munition et Hasköy
à l'arrière. Au loin le vieux Stamboul
avec la mosquée de Soliman le Magnifique et Sainte-Sophie

Les Juifs seront majoritaires jusque dans les années 1930-1940, puis la migration intérieure vers d’autres quartiers (Nişantaşı, Osmanbey, Pangaltı, Şişli, Mecidiyeköy, Levent, Ulus), laissa la place à de nouveaux migrants venus d’Anatolie et exclusivement musulmans. A la création de l’Etat d’Israël (1948), les Juifs de Turquie vont s’y rendre en masse, ce qui va encore faire chuter leur nombre dans le quartier de Hasköy pour devenir insignifiant à partir des années 1960-1970.


La caserne de Mühendishane-i Berri Hümayun, Halıcıoğlu, 1899


Le personnel enseignant de l'école de l'Alliance Israélite
Universelle de Hasköy en 1904, photo
Bagdassaroff Frères, Péra


Orphelinat arménien Kalfayan, Hasköy - Halıcıoğlu
El
èves et enseignants, année scolaire 1965-66


Vue sur les chantiers navals avec le cimetière musulman
de Kulaksiz vers 1920

Les abattoirs de Sütlüce avec la mosquée d'Eyüp
à
l'arrière et ses mausolées - 1930

Vue du fond de la Corne d'Or vers 1940

Même vue vers 1955

En 1922, selon le plan officiel de la ville, cinq synagogues sont indiquées ainsi que trois mosquées, un tekke de derviches, et trois églises (orthodoxe, grégorienne, protestante). De nos jours seules deux synagogues sont en fonction, dont celle des Caraïtes, tandis que l’église arménienne Saint-Stéphane avec son école Kalfayan et sa chapelle Ste Marie ont été rasés lors de la construction du 1er périphérique. Le temple protestant de Halıcıoğlu et l’église orthodoxe sont encore en fonction.

Le caractère juif d’Hasköy a totalement disparu de nos jours et il est même rare d’en voir des traces en parcourant les rues dont les anciennes maisons en bois ont fait place à des immeubles modernes en béton et sans âme. L’ancienne école de l’Alliance Israélite Universelle a été transformée en maison de retraite qui loge une cinquantaine de pensionnaires. Certaines anciennes synagogues sont en voie de réhabilitation, comme la Mayor sinagogu, qui devrait devenir un centre culturel. Une autre a été transformée en restaurant.


Les abattoirs vers 1920

Les abattoirs vers 1940

Orphelinat arménien Kalfayan et la chapelle Ste Marie
(Surp
Asdvadzadzin Şapeli) juste avant leur destruction
en 1972 même temps que l'église St Stéphane
(Surp İstepanos)

Les dépendances de la maison de retraite(avangardiste)
ottomane Darülaceze  ouverte en 1896.
Les architectes étaient Yanko Bey et Vasilaki Efendi - Okmeydanı

Dans les rues de Hasköy - 1951

Club Sportif de Hasköy - 1952

Réclame d'une fabrique de savons - Halıcıoğlu

Cinéma des années 1950 - Halıcıoğlu


Impressionnante vue du cimetière juif

C’est le grand cimetière du haut de la colline de Hasköy, traversé par le 1er périphérique, qui donne une idée sur l’ampleur de la communauté juive d’autrefois, bien qu’il ait perdu la moitié de ses dimensions d’origine. Le périphérique a fait de gros ravages en le traversant et d’autres portions ont été grignotées par des gens de condition modeste qui ont construit des masures tout autour en utilisant parfois les pierres tombales. Avec le temps, les baraques sont devenues des immeubles de cinq étages avec des rues pour y accéder. Une grosse mosquée est même venue coiffer la colline avec de hauts minarets. Même la municipalité s’y est aménagée un entrepôt pour ranger les machines de chantier.

Depuis quelques années, la communauté séfarade et la communauté caraïte, ont pris des mesures en érigeant un mur d’enceinte. Il était temps.

Le cimetière séfarade, qui est le plus vaste, a une petite partie de l’autre côté du périphérique où se trouve le mausolée d’Abraham (Avram) Camondo, en piteux état. Celui qui a tant œuvré pour sa ville mériterait une meilleure attention, que cela soit de la part de la communauté juive ou de la part de la municipalité. La parcelle est prolongée au sud par un petit cimetière arménien grégorien.


Vue du mausolée Camondo vers 1940 au lieu-dit Bademlik

Si la partie séfarade n’est pratiquement plus utilisée et que la plupart des tombes sont du XVIIIe et début du XIXe siècle, il n’en est pas de même pour la partie caraïte qui demeure le seul cimetière de cette communauté à Istanbul.
Le cimetière musulman (Kulaksiz) se trouve un peu plus éloigné, sur un autre versant de la colline, entre Aynalıkavak et Kasımpaşa.

Jusqu'à la fin du XIXe siècle, Hasköy était la dernière zone urbanisée sur la rive nord de la Corne d’Or. Quelques constructions s’étendaient au bord de l’eau du côté de Sütlüce et Halıcıoğlu et, plus loin, quelques demeures bourgeoises et un palais impérial se tenaient au fond de la vallée qu’on appelait à l’époque, les Eaux Douces d’Europe.


Musée Koç, la Corne d'Or et Stamboul

Palais des Congrès (anciens abattoirs),
Sütlüce

 

Musée de l'Industrie (Koç)


Palais des Glaces (Aynalıkavak)


Eglise Paraskevi

Synagogue Maalem

Sur la colline, il n’y avait rien au-delà du cimetière juif, sauf quelques couvents de derviches qui parsemaient la campagne et dans la dernière décennie du XIXe siècle, apparurent l’hôpital bulgare et un ensemble de pavillons destinés aux personnes âgées. Ces bâtiments étaient les premiers dans l’Empire ottoman, qui n’étaient pas destinés à des usagers d’une communauté particulière, mais simplement à des ressortissants ottomans, quelque soit leur religion. L’Etat avait prévu ainsi différents lieux de culte : musulman, chrétien et juif. L’ensemble fonctionne encore de nos jours (Darülaceze).


Madam
Viktorya Esteriya Zarkon fête son centenaire au home
d'Hasköy
(Ihtiyarlar Yurdu), ancienne école de
l'
Alliance Israélite Universelle
, ouvert en 1962

A droite, mur de la synagogue Mayor qui doit être transformée en
centre culturel d'apr
ès le président de la communauté d'Hasköy,
Moiz Behar

Entrée du cimeti
ère caraïte

Rabin de la communauté caraïte

Ancienne synagogue transformée en restaurant.
Le kitch est
à l'honneur...

Eglise de la communauté roumaine, Aya Paraskevi

Ce n’est qu’après 1960 que la ville a pris des proportions gigantesques et naturellement Hasköy s’est vu noyé dans le tissu urbain. Le quartier a été délaissé par les autorités pendant longtemps, mais il faut avouer que ces dernières années, des efforts ont été accomplis et le lieu est nettement plus présentable.

Dans les années 1980, ont avait déjà nettoyé des anciennes usines les bords de la Corne d’Or, à coup de bulldozer. Dans l’élan, on s’est aussi débarrassé de bâtiments historiques, sans en faire de cas. Les jardins publics aux airs staliniens ne donnaient pas envie de faire une étape à Hasköy.


Corne d'Or
vue aérienne depuis Eyüp

Tout cela a bien changé et un aménagement plus harmonieux des jardins a été entrepris en les ponctuant d’îlots fleuris et d’aires de jeux pour les enfants.

Les locaux des anciens abattoirs de Sütlüce ont été récupérés pour en faire un centre des congrès (Halıç Kongre Merkezi) et des hôtels ont été construits à proximité.


Musée de la Musique ottomane (Aynalıkavak)

Musée de l'Industrie (Koç)
 

Triperie
à Sütlüce

Café du Levant

Maison de retraite Darülaceze Huzurevi - Nichoirs

Maison de retraite Darülaceze Huzurevi - Nichoirs

L’immense musée (privé) de l’Industrie Koç, donne un véritable motif de se rendre à Hasköy, ce que font des milliers de Stambouliotes et de voyageurs. C’est le plus beau et le plus vaste musée que l’on puisse voir sur la Corne d’Or.

Fermé pendant plus de dix ans, le palais des Glaces (Aynalıkavak)
qui est coincé entre Hasköy et les chantiers navals et à de nouveau ouvert au public. De beaux jardins entourent cette bâtisse du XIXe siècle, tandis qu’un étage est consacré au musée de la Musique ottomane.

Les chantiers navals qui couvrent tout le reste de la côte nord jusqu'à l’hôpital de la Marine à Kasımpaşa risquent fort de disparaître dans un avenir proche. Le gouvernement et la Grande Municipalité d’Istanbul cherchent à faire aboutir un projet mégalomane, dont le point central serait un centre commercial. Les opposions viennent de partout, mais ce genre de chose n’a pas l’habitude de déstabiliser les autorités.

Il reste bien du travail à faire pour qu’Hasköy et les alentours deviennent vraiment agréables, mais au train où évoluent les choses, on peut quand même se réjouir de l’assainissement des ses quartiers proches du centre, si longtemps oubliés par les autorités et les gens des beaux quartiers.
 


Le pont du 1er périphérique et le cimetière arménien au fond

Le couvent des Archers impériaux  

Bien au-delà du cimetière juif, perdu au milieu des pâturages, le tekke Okçular (couvent des Archers)  étaient un centre religieux important pendant la période ottomane, qui à donné le nom a l'actuel quartier d'Okmeydanı. La République ne toléra pas les sectes musulmanes, et en 1925, la quasi-totalité des couvents durent fermer leurs portes. Abandonné, le tekke tomba en ruines et failli complètement disparaître. Il ne restait plus trace de la mosquée et des bâtiments annexes, seuls le minaret et une partie d’une bâtisse sont parvenus jusqu'à nous.


Etat des lieux au commencement des travaux

Le restes des bâtiments d'origine

Nouvelle construction

Au final

Les autorités (AKP) ont décidé de « restaurer » l’ensemble... C’est-à-dire de reconstruire un couvent avec les bâtiments annexes, mosquée comprise, comme ils existaient il y a cent ans. On créa une fondation portant le nom de l’ancien tekke qui a pour but la promotion du sport (!) et naturellement de la religion. L’ancien terrain des archers impériaux a aussi été réaménagé pour les tireurs à l’arc. Ainsi, les autorités continuent mordicus, dans la voie qu’ils se sont tracés : la reconstruction de l’Empire ottoman !

Carte de Turquie / Plan du métro


Description des principaux quartiers figurant sur cette carte : Eyüp (Eyoub), Fener (Phanariot Quarter), Hippodrome, Corne d'Or (Chrysokeras), Kasımpaşa (Kassim Pasha), Kurtuluş (St. Dimitri), Dolapdere (Yeni Shehr), Péra, Galata, Tophane, Fındıklı (Fundoukli), Beşiktaş (Beshicktash), Üsküdar (Skutari), Kadıköy (Kadikeui), Sarayburnu (Acropolis of the Greek Byzantium)

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